Dans un contexte où la durabilité devient un impératif stratégique, le Crédit Agricole d’Île-de-France a fait un choix audacieux : plutôt que de remplacer à neuf les 4 700 sièges d’accueil de ses 273 agences, la banque a opté pour la prestation de remanufacturing Remade de Steelcase. Cette solution, intégrée à une offre plus large de services circulaires, consiste à rapatrier les sièges à l’usine afin de restaurer leur niveau de performance et de qualité initial. Ils entament ainsi une seconde vie. Une démarche pragmatique et responsable, qui illustre la mise en œuvre concrète de l’économie circulaire dans des projets immobiliers d’envergure.

Tout part d’un besoin concret : après dix ans d’usage, de nombreux sièges sont marqués par le temps et ne répondent plus aux standards esthétiques actuels. Le Crédit Agricole d’Île-de-France envisage alors de renouveler son parc, en confiant à son fournisseur historique la reprise des anciens sièges pour les orienter vers une filière de recyclage. Mais Steelcase propose une autre voie : le remanufacturing. Une solution qui séduit immédiatement. « Le remanufacturing résonnait avec notre démarche RSE tout en nous permettant de maîtriser nos coûts », explique Karim Bedr, Responsable du Département Services aux Occupants, Sécurité & Infrastructures.

« Privilégier la réutilisation plutôt que l’achat de mobilier neuf est un levier concret pour réduire l’empreinte carbone. »

Karim BedrResponsable du Département Services aux Occupants, Sécurité & Infrastructures - Crédit Agricole

L’économie circulaire comme levier d’innovation

Au Crédit Agricole d’Île-de-France, ce choix s’inscrit dans une stratégie globale de réduction des émissions alignée sur les objectifs de la Science-based Target Initiative et la neutralité carbone à l’horizon 2050. Une stratégie en parfait accord avec la culture de l’entreprise. « Notre démarche RSE est au cœur de notre stratégie, elle irrigue toutes les directions, souligne Karim Bedr. Dans le domaine immobilier, cela se traduit par des décisions très intentionnelles à chaque étape : l’opportunité de lancer un projet, la sélection de fournisseurs locaux et vertueux, et la maîtrise de l’empreinte carbone liée au mobilier, aux travaux, à la consommation d’énergie ou encore au recyclage. »

Un défi industriel et logistique relevé en partenariat

À l’usine de Sarrebourg, chaque siège fait l’objet d’une révision complète. Toutes les pièces usées ou endommagées sont remplacées à neuf. Ce processus industriel, rendu possible par le retour en usine, permet de garantir une remise à niveau homogène et un état identique pour l’ensemble des sièges envoyés. Chaque siège remanufacturé bénéficie d’une garantie de cinq ans.

Outre la performance industrielle, le défi logistique est de taille : il s’agit d’organiser la collecte, la remise en état et la relivraison de milliers de sièges sans perturber l’activité des agences. Un stock tampon de 200 sièges est alors constitué pour assurer la continuité de l’activité. Chaque semaine, Steelcase récupère les sièges usagés dans un groupe d’agences, les remplace temporairement par des sièges déjà remanufacturés, puis les retourne une fois remis à neuf.

« Il fallait jongler entre les contraintes de transport, les délais de production, l’approvisionnement en matières premières et les impératifs des agences, témoigne Romain Bon, Strategic Account Manager en charge du projet chez Steelcase. Nous devions récupérer entre 100 et 150 sièges par jour, sur seulement quatre jours ouvrés par semaine, tout en maintenant un flux constant de sièges remanufacturés. Cela a nécessité une coordination millimétrée entre les équipes logistiques, l’usine de Sarrebourg et les agences du Crédit Agricole. »

La réussite de ce projet découle également de la qualité de la collaboration entre les deux entreprises. Pour Karim Bedr, un tel challenge logistique ne pouvait être relevé qu’avec un partenaire de confiance, capable d’anticiper et de réagir avec agilité.
« Au fil de l’avancement du projet, les équipes de Steelcase ont mesuré les écarts de stock, ajusté les commandes… Elles ont su nous conseiller, écouter nos attentes et s’adapter tout au long du processus », précise-t-il.

« Faire du neuf avec du vieux, c’est tout l’esprit du remanufacturing. Je le recommande dès que l’occasion se présente », affirme Karim Bedr. Et de rappeler que « privilégier la réutilisation plutôt que l’achat de mobilier neuf est un levier concret pour réduire l’empreinte carbone ». Preuve que l’économie circulaire, loin d’être une contrainte, offre de belles opportunités d’innovation.