Nous avons tous assisté à des réunions où certains individus ne participent jamais. Une personne dirige la réunion en suivant l’ordre du jour. Une autre écrit au tableau. Quant aux autres participants, ils s’intéressent à ce qui s’y passe une fois de temps en temps, mais s’occupent avant tout de leurs e-mails et SMS ou de toute autre chose. À l’inverse, nous avons déjà pu constater ce qui se passe lorsqu’une personne se passionne pour un projet. L’énergie est souvent déclenchée par une idée créative. C’est à ce moment-là que quelque chose d’intéressant peut se produire.

Cette quête de passion et de moins de passivité a rassemblé un panel de quatre experts à l’occasion de la London Tech Week. Ce groupe de réflexion consacré aux manières de stimuler le potentiel créatif des individus et des entreprises se composait de Ryan Gavin, directeur général pour les appareils technologiques Microsoft, Madelyn Hankins, directrice Steelcase pour le Royaume-Uni et l’Irlande, Phillip Ross, fondateur et PDG des groupes UnGroup et Cordless Group, et de Leif Huff, directeur exécutif et associé chez IDEO. Voici un aperçu de leur discussion.

REDÉFINIR LA CRÉATIVITÉ

Madelyn Hankins a commencé par expliquer la raison pour laquelle les entreprises devaient redéfinir la créativité en accordant une place centrale à ce sujet autrefois délaissé. La créativité ne concerne pas seulement les musiciens ou les écrivains, a-t-elle expliqué. Pour réussir à l’avenir, les employés devront, à chaque échelon et quel que soit leur fonction, être capables de générer des idées créatives et de résoudre des problèmes à l’aide de solutions uniques. La créativité stimule l’innovation et donc la croissance.

Phillip Ross a coécrit « The Creative Office » (Le bureau créatif) qui explore les façons dont la créativité se manifeste dans notre environnement. Il a mentionné la célèbre citation de Winston Churchill, « Nous façonnons nos bâtiments, puis ce sont eux qui nous façonnent ».

« La plupart des bureaux dans lesquels je me rends ont une atmosphère morbide et sont dénués d’activité et d’énergie », déclare Phillip Ross. « Leur organisation n’est pas du tout cohérente. Les bureaux sont vides, mais les employés affirment qu’il est impossible de trouver des salles de réunion. » Phillip Ross explique qu’il faut offrir plus d’espace aux groupes et aux individus pour leur permettre d’être créatifs. Il voit un changement radical dans l’attribution de l’espace au sein des environnements de travail.

Légende: Les différentes étapes du processus créatif requièrent différents types d’environnements. Le Maker Commons soutient la socialisation et le prototypage rapide des idées. Ces espaces favorisent le passage rapide de la conversation à l’expérimentation et à la concentration.

STIMULER LA CRÉATIVITÉ

Où trouvez-vous vos meilleures idées ? Pour beaucoup de personnes, cela arrive n’importe où, sauf au travail.

« Nous devons créer des environnements qui stimulent la créativité. C’est l’imprévu qui est intéressant », affirme Phillip Ross. Le bureau peut être un endroit prévisible, ordonné et répétitif. Phillip Ross prône une approche hétérogène, et non une solution unique. Une palette d’espaces peut stimuler différents types de créativité.

Selon Phillip Ross, personne ne devrait avoir de bureau attitré. Si les collaborateurs se voient attribuer un bureau auquel ils peuvent rester assis, l’appel de l’inertie est trop fort. Le rassemblement centré sur l’activité a pour lui de la valeur dès lors que les espaces sont conçus pour optimiser les quatre activités créatives que sont la collaboration, la communication, la contemplation et la concentration.

CONCEVOIR POUR LA CRÉATIVITÉ

Madelyn Hankins et Ryan Gavin ont présenté le projet commun de Steelcase et Microsoft : les Espaces créatifs. Cet écosystème d’espaces interdépendants allie l’espace et la technologie pour accueillir le processus créatif. Cet écosystème permet aux individus de se déplacer facilement d’un endroit à un autre afin de favoriser au mieux les comportements créatifs.

Légende : Ideation Hub est un des Espaces créatifs conçus par Steelcase et Microsoft. Il permet d’organiser des séances de collaboration créative et favorise la fluidité des interactions entre les individus, les idées, les outils et la technologie.

Plutôt que de considérer la technologie comme un outil, Ryan Gavin suggère d’adopter un angle différent. La technologie peut être un vecteur de changement. Prenons par exemple le Surface Hub grand format. Il encourage les individus à se tenir debout, à participer, à travailler côte à côte et intègre en toute simplicité ceux qui participent à distance. Ajoutez le Surface Hub dans une pièce bien conçue qui encourage la posture debout, la proximité avec la technologie et empêche les distractions et, soudain, la technologie et l’espace travailleront de concert pour augmenter et optimiser l’émergence d’idées et le partage d’informations.

Chez IDEO, Leif Huff passe ses journées à travailler avec des clients, utilisant le principe du « design thinking » pour stimuler la créativité et créer des solutions innovantes dans le contexte économique instable d’aujourd’hui. Pour lui, les réunions qui n’aboutissent à rien et n’encouragent pas les individus à s’engager sont une perte d’argent et de ressources. Il est important de proposer un environnement et des technologies qui ne freinent pas le progrès, mais qui permettent aux individus de se déplacer entre les espaces pour trouver leur moment de créativité.

« Les gens n’achètent pas un meuble ou un ordinateur », explique Ryan Gavin. « Ils achètent un changement culturel. »  Tous les intervenants du panel ont exprimé leur enthousiasme face à la transformation que subit actuellement le monde du travail. Concevoir des environnements adoptant une approche holistique de l’espace et de la technologie bénéficiera aux individus en leur offrant de meilleurs environnements pour être plus créatifs.

Pour en savoir plus sur la mise en œuvre de conditions favorables au travail créatif, lisez Le tournant créatif, le tout dernier numéro du magazine 360.